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Confiance au travail… Abracadabra ?

Je discutais récemment avec un observateur tout à fait étranger, un martien, de nos façons de travailler ensemble. Des avantages d’inclure des martiens dans l’étude de nos organisations Ce martien, anthropologue, base sa réflexion sur trois constats objectifs. (L’objectivité est, on le sait, une grande force des martiens, alors pensez, ...

Je discutais récemment avec un observateur tout à fait étranger, un martien, de nos façons de travailler ensemble.

Des avantages d’inclure des martiens dans l’étude de nos organisations

Ce martien, anthropologue, base sa réflexion sur trois constats objectifs. (L’objectivité est, on le sait, une grande force des martiens, alors pensez, un martien anthropologue !).

Son premier constat est d’une platitude affligeante : Les humains, dans cet environnement qu’ils appellent eux-mêmes « travail » sont capables la plupart du temps de mobiliser une certaine part de leur énergie pour atteindre les « objectifs » qui leur sont assignés. Soit.

Le deuxième est déjà un peu plus intéressant, mais est connu des sociologues depuis longtemps : Les humains dépensent une énergie plus grande encore à atteindre et préserver leurs propres « enjeux », et lorsque leurs « objectifs » professionnels ou leurs « collègues » entrent en conflit avec leurs « enjeux » personnels, ils privilégient alors presque universellement leurs enjeux personnels sur ceux du collectif. C’est d’ailleurs une approche, dit mon martien, qu’ils partagent avec l’ensemble des mammifères : le cheval rue ou fuit lorsqu’il se sent attaqué. Et un cheval qui rue a déjà oublié depuis bien longtemps de suivre les consignes de son cavalier.

Enfin, le troisième saute aux yeux quand on s’arrête un instant pour y réfléchir, mais est lumineux : les relations entre certains humains au travail sont productives et se passent très bien. D’autres sont exécrables. Les humains interrogés, continue mon martien, savent très bien décrire ces situations avec un mot, la « confiance ». Par contre, et c’est le plus étonnant, ils ne réfléchissent pas de façon rationnelle à comment développer cette « confiance » entre eux. Ils disent : « ça ne se décrète pas », « c’est comme ça »

Brené Brown : Construire la confiance

Le seul endroit où mon martien se trompe est quand il dit que personne ne s’y intéresse : Brené Brown (Si vous ne la connaissez pas, filez découvrir sa vidéo sur la vulnérabilité avant de lire ses livres et publications) a récemment fait une conférence nommée Anatomy of trust. Elle y propose un acronyme en anglais, BRAVING qui reprend les composantes majeures de la confiance.

Je me suis permis de traduire cet acronyme BRAVING en français, sous le nom de FRANCHIR (au sens de franchir un cap dans une relation) et l’utilise depuis dans les formations où j’aborde la question de la confiance : négociation, travail en équipe, gestion de conflits.

Les participants gardent alors en tête ces huit axes, sur lesquels se construit la confiance, non pas dans des actions extraordinaires mais à travers tous les petits actes du quotidien :

  • Frontières : Savoir distinguer ce qui me concerne et ce qui ne me concerne pas, savoir dire non.
  • Responsabilité : Prendre la responsabilité de ses erreurs et savoir s’excuser
  • Absolue fiabilité : Se comporter de façon fiable, régulière, sur la durée
  • Non jugement : Savoir dinstinguer les faits des opinions et des jugements
  • Confidentialité : Ne divulguer ni ce que notre interlocuteur nous confie, ni ce que d’autres nous ont confié
  • Hardiesse envers soi : Oser faire passer les priorités de l’autre devant les siennes
  • Intégrité : Pratiquer ses valeurs plutôt que les revendiquer.
  • Réciprocité : Etre attentif à ce que les demandes dans une relation ne viennent pas toujours de la même personne : apprendre tant à demander qu’à donner.

A la fin de ce bref exposé, mon insupportable martien s’est contenté de lever un sourcil (vert) et de répondre « oui, et alors, quoi ? C’est évident ».

Et vous ?

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